LES ORIGINES INDIENNES
Deux systèmes d’origine indienne ont influencé l’astrologie tibétaine. Le Shrî Kâlachakra Tantra bouddhiste, le système de « la Roue du Temps » et le « Yangchar », « le Lever des Voyelles », système directement issu de la tradition shivaïte.
L’astrologie en provenance de l’Inde est appelée « Kartsi », ce qui signifie : astrologie blanche en rapport au nom tibétain de l’Inde « Gya Kar » qui signifie l’étendue blanche. Mais le mot « Kartsi », orthographié différemment en tibétain, peut aussi désigner « l’astrologie des étoiles ». Il s’agit d’une astrologie sidérale. On y trouve de nombreuses techniques d’une précision rare et un système mathématique savant pour le calcul des forces planétaires. On y trouve le système des 12 signes et des 12 maisons, le système des décans, il y a donc définitivement un tronc commun entre l’astrologie occidentale et indienne. Toutefois l’astrologie indienne reste fidèle au zodiaque sidéral primitif. L’astrologie Indienne semble également avoir des liens avec l’astrologie chinoise, si on compare le système des 28 constellations chinoises et les 27/28 Nakshatras indiens, encore une fois ces deux systèmes semblent partager une origine commune.
Le Kâlachakra
L’origine du Kâlachakra est attribuée au maître Indien Tchiloupa, parti au Xe siècle pour le royaume de Shambhala, il rencontra une émanation de Manjushri qui lui enseigna l’intégrale du Kâlachakra et de ses commentaires. À son retour vers 966, le Kâlachakra se répandit en Inde, au Népal et au Cachemire. Il parvint au Tibet en 1024 transmis par le maître Somanâtha le Kashmiri et par Atisha à partir de 1040. Le Kâlachakra a été traduit par Shri Bhadrabodhi invité par le roi tibétain Gyijolotsawa Dhawei. En bref, il existe 56 textes traduits qui parlent des trois types de Kâlachakra et un grand nombre de commentaires. L’astrologie issue du Kâlachakra, en tibétain Dükyi Khorlo, signifie « La roue du Temps ». Il s’agit d’un grand tantra bouddhiste appartenant à la classe des Anuttarayoga Tantra. Cet enseignement est réparti en trois niveaux : externe, interne et secret. Le Kâlachakra externe traite du monde des phénomènes extérieurs, du macrocosme. Il étudie les interactions des phénomènes cosmiques et de leur transformation dans le temps. On y trouve décrites la formation et la constitution des univers, des planètes, des constellations et des systèmes solaires. Le Kâlachakra interne traite de la structure subtile du corps du yogi, le microcosme. On y expose la nature et la fonction des canaux subtils (nâdi), des centres d’énergie (chakras) , des souffles internes (prâna) et des gouttes d’énergie (bindu). On y expose le lien entre la circulation des souffles dans les canaux, les centres d’énergie et les planètes et étoiles. Le Kâlachakra secret expose les méthodes de purification pour atteindre une totale libération du corps de la parole et de l’esprit ou l’état où s’unissent béatitude et Vacuité. Au Tibet se sont développées sept traditions : Gyijolug, Ralug, Drolug, Tsamilug, Shakyashriug, Chaglug, Shawariwangchugimengaglug.
Le Yangchar
Ce système d’astrologie provient du Sorodhaya Tantra (Yangchar gyi gyü), il est l’un des plus anciens, antérieur à l’avènement du bouddhisme. Il est le seul tantra brahmanique intégré dans le Tengyour tibétain.Traduit en tibétain par Pandit Jayananda et Lotsawa Ghelong. Yangchar signifie : l’apparence des voyelles et consonnes, qui s’élèvent dans le ciel le matin sous la forme de lettres sanskrites symbolisant les étoiles, les planètes et les maisons du zodiaque. On trouve dans ce système les douze signes sidéraux du zodiaque, la domification en douze maisons, l’emploi des neuf planètes (Soleil, Lune, Mars, Mercure, Jupiter, Vénus, Saturne, Rahu et Ketu) et le système des périodes planétaires, appelé Dasa en Inde. Cette tradition comporte 10 chapitres qui se sont rapidement répandus au Tibet et un grand nombre de commentaires et annotations. La particularité de cette astrologie est la précision des prédictions. La souffrance et la joie se manifestent de l’intérieur au travers des cinq vents qui circulent dans les canaux. Ce système a une cforte onnexion avec le yoga et les pratiques méditatives. Certains textes de cette astrologie n’ont pas été traduits du sanskrit parce qu’ils contenaient des informations magiques, des préparatifs pour la guerre, etc. Car cela aurait pu représenté plus un danger qu’un bien pour l’humanité. Le texte le plus commun est celui réalisé par le maître Phugpa Lhundruo Gyatsho, avec les annotations du maître Drigung Choedrag. Cet enseignement traite des cinq passages des vents et voyelles, des pratiques et prédictions des maisons du zodiaque, des 100 chakras, des 81 chakras, une explication de la Roue du Temps, des chakras du passage, de la protection du fort, de Rahula, de Saturne. Il contient également des conseils pour les étudiants et pour préserver cette science.